Nous arrivons en début de soirée à Potosi bien érintés ! Les 3 jours de 4X4, la 1ère nuit blanche, la 2ème levés à 4 heures du matin et les 4 heures de car que nous nous infligeons en cette fin de 3ème jour finissent par nous achever.


Heureusement, on a pris l’hôtel le plus près de la gare routière pour s’éviter une trop longue marche avec les sacs sur le dos.

Autre bon point, nous avons pris ce que Noé et Sacha appellent un « vrai hôtel » ! Comprenez un hôtel avec réception, ascenseur, meubles en plastiques, photos de New York aux murs et écran de télé dans la chambre… Eh oui, il nous faut savoir ménager nos jeunes aventuriers. Comble du bonheur une salle de jeux vidéos fait face à l’hôtel (ça, nous ne l’avions pas prévu !) Alors, après 10 jours de désert et de logements rustiques, les enfants sont ravis !


Potosi n’a pas particulièrement bonne réputation, c’est une ville minière avec quelques beaux monuments coloniaux. Nous ne pensions au départ n’y passer qu’une seule nuit pour filer à Sucre, mais la fatigue accumulée, et l’ambiance assez populaire et joyeuse des rues nous ont convaincus de prolonger d’une seconde journée notre pause à Potosi. L’effet « vrai hôtel » a peut-être aussi joué ;-)


Un peu d’histoire, il faut savoir que Potosi a été pendant longtemps la ville la plus riche d’Amérique du sud. En effet, ses mines d’argent ont été pendant longtemps les plus rentables du monde. Elles n'ont, en revanche, pas fait la richesse de la Bolivie mais celle de l’Espagne… Aux XVI et XVII siècles, Potosi est la plus grande ville d'Amérique. Des esclaves venant d'Afrique travaillent le fer, alors que les indiens travaillent dans les mines...Depuis le filon s'est tari, et Potosi n'extrait de ses mines plus que de l'étain. Ainsi, selon le cours de celui-ci, la ville se porte bien ou mal... Les mines sont d'ailleurs visitables, mais descendre à -200 m sous terre, juste avec une frontale et faire les voyeurs pendant que des hommes et des enfants creusent la roche dans des conditions de sécurité plus que limites, non merci !


Ha oui, petite parenthèse: il faut préciser que le président actuel Evo Morales a changé certaines choses pour le bien de la Bolivie: par exemple, les richesses produites sur le sol bolivien reviennent un peu plus aux boliviens et moins aux compagnies privées étrangères. De même, les indigènes ont plus de droits qu'ils n'en avaient avant (travailler dans l'administration par exemple).

Mais il y a quelques points négatifs à son palmarès, comme celui d'avoir autorisé l'abaissement de l'âge légal pour le travail des enfants de 14 à 10 ans!!!


A noter aussi l'apport de Potosi à la musique, c'est ici qu'à été inventé et créé le charango, une petite guitare. Clin d'oeil à la chorale de la Martellière qui a dans son répertoire une chanson autour de cet instrument!! Malheureusement, nous n'avons pas pu en voir dans les boutiques de la ville, les boliviens n'en faisant apparemment pas un objet touristique...


Aujourd’hui Potosi est la plus haute ville du monde de plus de 150 000 habitants avec un peu plus de 4000 m d’altitude. 

On y a vécu le second jour, le jour du développement durable de Potosi. Comme ça, cela peut paraître anodin, mais en Bolivie, quand on manifeste ou lorsque que l’on fête quelque chose on ne le fait pas à moitié. Eh bien à Potosi, c’est pas de circulation dans toute la ville (pas juste dans la rue principale ou devant la mairie pour faire bien), non c’est toute la ville ! Pas de voiture mais aussi pas de taxi ni de bus (remarque, il vaut mieux c’est eux qui crachent le plus de fumée !). Donc c’est à pied pour tout le monde, et amende pour les petits malins !

Nous avons donc dû repousser notre départ à la fin de journée (en espérant avoir un bus pour Sucre), en allant à pied, sacs sur le dos jusqu'à l'autre terminal de bus qui se trouvait à 1 heure de marche et en passant par des quartiers pas très joyeux....


Après ces deux journées à Potosi, direction Sucre à 3700 m d’altitude (de la rigolade !) pour 5 journées off !